Eugène Manuel

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Eugène Manuel
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Eugène Manuel, né le à Paris où il est mort le dans le 16e arrondissement, est un poète, professeur et homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il entre à l'École normale en 1843. Il devient professeur de seconde et de rhétorique à Dijon, à Grenoble durant les évènements de 1848, où la fréquentation des milieux ouvriers républicains renforce sa détermination et son engagement politiques, puis, à partir de 1849, à Paris.

En 1858, il épouse Jenny Hirsch née à Metz le , sœur des peintres Émile et Alphonse Hirsch. Militante féministe engagée pour l'instruction des femmes tout comme l'épouse de Jules Simon. Elle s'éteint le à Paris.

Sa carrière politique est profondément attachée à la république. Chef de cabinet de Jules Simon en , il devient inspecteur de l'académie de Paris en 1872, puis inspecteur général de l'instruction publique en 1878. Il est également l'un des fondateurs de l'Alliance israélite universelle en 1860, aux côtés d'Isidore Cahen et de Jules Carvallo.

Son œuvre poétique reprend les thèmes classiques de l'époque : la famille, l'amour, la pitié envers les déshérités. Elle s'apparente à une esthétique naturaliste : l'historien de la littérature Gustave Lanson évoque une « poésie naturaliste » dans son Histoire illustrée de la littérature française[1], en 1923. Cependant, le naturalisme manuelien, bien qu'il s'inspire du projet zolien, est mâtiné de lyrisme et d'une sensibilité du style qui n'est pas sans rappeler l’œuvre hugolienne, Manuel étant un fervent admirateur et lecteur de Hugo. Enfin, Manuel revendique dès ses premiers écrits son appartenance au courant du Parnasse. Son œuvre est ainsi nourrie d'une majeure partie des influences littéraires du siècle. En outre, cette poésie se pare toujours d'une dimension politique en ce qu'elle loue l'école Républicaine (la figure de l'élève est récurrente dans l’œuvre de Manuel), et les valeurs républicaines d'une manière générale. La nature de son projet littéraire est explicitée dans sa préface des Poèmes Populaires[2].

En 1893, il est candidat à l'Académie française, avant de se rétracter[3].

Une statue de 1908 par Gustave Michel commémore son passage dans le système éducatif parisien le long du lycée Janson-de-Sailly, avenue Georges-Mandel, ainsi qu'une rue, également dans le 16e arrondissement (il est mort dans le même arrondissement, au no 11 rue Mignard, où une plaque commémorative lui rend hommage)[4].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Principales publications[modifier | modifier le code]

Façade du lycée Janson-de-Sailly (16e arrondissement de Paris) n°46 avenue Georges-Mandel, avec la statue d'Eugène Manuel.
Plaque 11 rue Mignard (Paris).
  • La France, livre de lecture à l’usage des classes, en collaboration avec Ernest Lévi Alvarès, 4 vol., 1854-1858, plusieurs fois réimprimé
  • Pages intimes, poèmes, 1866
  • Les Ouvriers, drame en un acte et en vers, Paris, Théâtre-Français,
  • Pendant la guerre, poésies, 1871
  • L’Absent, drame en un acte et en vers, Paris, Théâtre-Français,
  • Poèmes populaires, 1874
  • Poésies du foyer et de l'école, 1888 Texte en ligne
  • En voyage : poésies, récits et souvenirs, 1892 Texte en ligne
  • Lettre à son épouse, 1893 Texte sur wikisource
  • Poésies complètes, augmentées de pièces inédites, 2 vol., 1899 Texte en ligne 1 2
  • Poésies choisies, 1907 Texte en ligne
  • Lettres de jeunesse, 1909 Texte en ligne
Édition d'ouvrages

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Œuvres lyriques de J.-B. Rousseau, suivies d'un choix des lyriques français depuis Ronsard jusqu'à nos jours, avec des notices et un commentaire historique, littéraire et philologique, C. Delagrave, 1876
  • Œuvres poétiques de André Chénier, publiées avec une introduction et des notes, Librairie des bibliophiles, 1884

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. LANSON, Gustave, Histoire illustrée de la littérature française, tome 2, Paris, Hachette, 1923, 474 pages, citation p. 349.
  2. Eugène Manuel, Préface in Poèmes Populaires, Paris, Michel Lévy Frères, 1872, 235 pages.
  3. Paul Aron, « Les candidatures de Zola à l'Académie française : une obstination significative », Les Cahiers naturalistes, no 91,‎ , p. 282 (lire en ligne).
  4. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue Mignard », p. 129-130.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Constant Coquelin, Un poète du foyer, Eugène Manuel, Paris, P. Ollendorff, 1881 Texte en ligne
  • Henri Chantavoine, Eugène Manuel (1823-1902), Versailles, Imprimerie de Cerf, 1902 Texte en ligne
  • France Marchal, « Eugène Manuel, la tentation du drame », in Le Drame du XVIe siècle à nos jours, sous la direction de Philippe Baron, Dijon, « Écriture », Éditions universitaires de Dijon, 2004, 281 pages.
  • Adrien Storck, Eugène Manuel, sa vie et son œuvre, Lyon, A. Storck, 1907
  • Élie Scheid, Eugène Manuel, Paris, L'Hoir, 1911

Liens externes[modifier | modifier le code]